
Le 15 août de chaque année,
l'Église catholique célèbre une grande fête :
l'Assomption, c'est-à-dire la montée au Ciel de la
Très Sainte Vierge Marie, avec son corps et avec
son âme.
Celle qui, sur terre, a mis au monde le Fils de
Dieu incarné, Jésus Christ, a été prise par Dieu
qui l'a placée auprès de Lui, dans sa demeure du
Ciel. C'est le sens du mot "assomption" : le fait
d'être pris ou prise par un autre. Contrairement à
Jésus, qui est monté au Ciel de lui-même (c'est le
sens du mot "ascension"), la Vierge Marie a été
prise par Dieu tout-puissant qui l'a introduite
dans le Ciel, tant avec son corps qu'avec son âme.
[Ci-contre l'
Assomption de
Marie au Ciel, portée par les Anges,
serviteurs fidèles de Dieu tout-puissant, un
tableau de
Michel
Sittow (1468-1525), peintre
estonien, formé à Bruges, dans l'esprit de Hans
Memling et de Jean Hey.]
On ignore quand cela se passa. Sans doute quelques
années après la Pentecôte. Tout comme Jésus
ressuscité resta un certain temps (40 jours) avec
ses disciples avant de monter au Ciel, ainsi la
Très Sainte Vierge Marie demeura avec les Apôtres
et les disciples du Seigneur, notamment avec Saint
Luc et avec Saint Jean, afin de leur faire
comprendre un peu mieux tout ce que Jésus leur
avait enseigné. N'est-Elle pas celle qui
"conservait toutes ces choses et
les méditait en son coeur" (Lc 2, 19),
animée et éclairée par son Époux divin, le
Saint-Esprit, Celui qui nous
"remettra en mémoire" (Jn
14, 26) tout ce que Jésus a dit ?
Un jour les temps furent accomplis pour Marie. Ce
fut le moment où le corps de Marie, et donc aussi
son âme, étaient prêts pour quitter la terre et
entrer au Ciel. Car le temps est comme une
quatrième dimension du corps. Un simple exemple le
fait bien comprendre. Quand vous traversez à pied
une route fort fréquentée par des véhicules
souvent rapides, votre corps ne risque rien si
vous le faites lorsque, sur la route, 'il n'y a
pas de véhicules capables de vous renverser, et
peut-être vous accidenter mortellement. Le temps
auquel vous traversez cette route compte pour
l'intégrité de votre corps. Le temps est donc bien
comme une quatrième dimension corporelle.
Ce temps, ce jour, Marie l'attendait de plus en
plus, désirant toujours davantage rejoindre son
Fils dans le Ciel. Pendant cette attente, le
présence de son Fils grandit de plus en plus en
Elle, grâce à l'Esprit-Saint son Époux, cet Autre
Paraclet, semblable à Jésus, le Premier Paraclet.
L'Esprit-Saint, qui est Amour, emplit toujours
davantage son âme grâce à ce souvenir de son Fils
déjà présent dans le Ciel. Ce souvenir intense et
très profond, porté à sa plénitude par
l'Esprit-Saint lui-même, se transforma en une
présence mystique, mais très réelle, de Jésus en
Marie, une présence sans comparaison avec celle
dont Saint Paul témoigne :
"Ce
n'est plus moi qui vit, c'est le Christ qui vit
en moi." (Ga 2, 20) A ce moment-là, la
plénitude de l'éternité envahit toute l'âme de
Marie et détermina la plénitude des temps par
rapport à son corps : le corps de Marie se mit
dans un repos complet et définitif. Marie sembla
morte. Elle n'était qu'endormie. C'est ce que les
Pères de l'Église ont appelé la Dormition de
Marie.
Personne n'a vu le Seigneur venir prendre Marie
pour l'emmener au Ciel. Mais on raconte cette
histoire que, lorsque Marie eut rendu le dernier
souffle, un souffle d'amour dans l'Esprit-Saint,
l'Apôtre Saint Thomas n'était pas présent au
chevet de la Mère de Dieu. Arrivé peu après, Saint
Thomas voulut et obtint qu'on lui ouvr le tombeau
de Marie afin qu'il puisse la contempler une
dernière fois. Mais, à la stupéfaction de tous les
assistants, lorsqu'on ouvrit la tombe, Marie avait
disparu, corps et âme.