Homélie pour la
fête du Très Saint-Sacrement
Année C - Lc. 9, 11-17 par
le Père Daniel Meynen
" Jésus parlait
à la foule du royaume de Dieu et il rendait la santé aux
malades. Le jour commençait à baisser, et les douze
vinrent lui dire : «Congédie ces gens, afin qu'ils aillent
dans les villages et les fermes d'alentour chercher le vivre et le
couvert, car ici où nous sommes, il n'y a rien.»
Jésus leur dit : «Donnez-leur vous-mêmes à
manger.» - «Nous n'avons que cinq pains et deux poissons,
dirent-ils... à moins d'aller nous-mêmes acheter des
vivres pour tout le monde.» (Il y avait là environ cinq
mille hommes.) Jésus dit aux disciples : «Faites-les
s'étendre par groupes de cinquante.» Ce qui fut fait, et
tout le monde s'étendit. Alors Jésus prit les cinq pains
et les deux poissons ; il leva les yeux au ciel, bénit les pains
et les deux poissons, les rompit et les donna aux disciples pour les
servir à la foule. Tous mangèrent à
satiété, et l'on recueillit dans douze corbeilles les
morceaux qui restaient. "
Homélie :
" Jésus parlait
à la foule du royaume de Dieu et il rendait la santé aux
malades. Le jour commençait à baisser, et les douze
vinrent lui dire : «Congédie ces gens, afin qu'ils aillent
dans les villages et les fermes d'alentour chercher le vivre et le
couvert, car ici où nous sommes, il n'y a rien.»
Jésus leur dit : «Donnez-leur vous-mêmes à
manger.» "
C'est aujourd'hui la
fête du Très Saint-Sacrement ! Nous honorons tout
spécialement le sacrement du Corps et du Sang du Christ ! C'est
l'Esprit-Saint qui nous y invite, car c'est lui qui pousse l'Eglise
à louer le Seigneur Jésus par toute la terre, en lui
rendant toute la gloire qu'il mérite : c'est l'Esprit-Saint qui
prie en nous pour louer le Seigneur et lui rendre grâce
infiniment ! "Quand le Paraclet, l'Esprit de vérité, sera
venu, dit Jésus, ..., il me glorifiera ..." (Jn. 16, 13-14)
L'Eglise n'est pas seule
à louer le Seigneur : l'Esprit de Dieu est là pour
l'aider et pour la conduire jour après jour dans son action de
grâce eucharistique ! Alors, si l'Esprit est là, rien
n'est impossible, car l'Esprit est lui-même la Puissance du
Très-Haut (cf. Lc. 1, 35). Si l'Esprit est là, tout est
possible, y compris l'ordre du Seigneur à ses disciples :
"Donnez-leur vous-mêmes à manger." Car aujourd'hui encore
cet ordre s'adresse aux disciples du Seigneur ; ceux que le Christ a
choisi dans son Eglise ont en effet reçu cet ordre : "Faites
ceci en mémoire de moi..." Les ministres de l'Eglise ont en
effet pour mission de donner à manger au Peuple de Dieu : ils
sont ordonnés pour donner aux fidèles le Pain de Dieu
après leur avoir expliqué la Parole du Seigneur, cette
nourriture spirituelle dont l'âme a sans cesse besoin. "L'homme
ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la
bouche de Dieu." (Mt. 4, 4)
" Jésus dit aux
disciples : «Faites-les s'étendre par groupes de
cinquante.» Ce qui fut fait, et tout le monde s'étendit.
Alors Jésus prit les cinq pains et les deux poissons ; il leva
les yeux au ciel, bénit les pains et les deux poissons, les
rompit et les donna aux disciples pour les servir à la foule. "
L'Eucharistie, le Pain de
Vie, est le Pain de l'Unité ! Car si le pain consacré est
rompu et divisé, il n'y pourtant qu'un seul Seigneur
présent et offert, il n'y a qu'un seul Dieu qui est reçu
par tous et par chacun de ceux qui communient à l'Eucharistie.
Une fois que nous avons reçu le Corps du Christ, nous sommes
unis à tous les autres fidèles, par la foi,
l'espérance, et la charité : "Le pain que nous rompons,
dit Saint Paul, n'est-il pas communion au corps du Christ ? Puisqu'il
n'y a qu'un seul pain, nous ne formons, à plusieurs, qu'un seul
corps, car nous avons tous part au même pain." (1 Co. 10, 16-17)
Quand les cinq mille
hommes, sans compter les femmes et les enfants, eurent mangé,
c'était comme si chacun d'eux avait mangé les cinq pains
et les deux poissons que les disciples avaient apporté à
Jésus : tous ont miraculeusement mangé la même et
unique réalité, tout comme les fidèles du Christ
reçoivent et mangent aujourd'hui encore une seule et unique
réalité, celle du Sacrement du Corps et du Sang du Christ
! Ce miracle de l'unité dans la multiplication des pains se
perpétue sacramentellement, jour après jour, dans
l'Eglise entière !
" Tous mangèrent
à satiété, et l'on recueillit dans douze
corbeilles les morceaux qui restaient. "
Le chiffre douze qui est
évoqué ici est plein de mystère ! Il évoque
certainement le nombre des Apôtres du Seigneur, dans la
continuité des douze Tribus d'Israël. Il évoque donc
une plénitude, car, lorsque les Apôtres ne furent plus que
onze, après la mort de Judas, ils décidèrent
d'élire un remplaçant : ce fut Matthias (cf. Ac. 1, 26)
Les nombres doivent avoir leurs places dans notre vie, car ce sont eux
qui y mettent un certain ordre. Alors, quoi d'étonnant que les
nombres apparaissent là où il s'agit d'accomplir l'Ordre
même du Christ, le Seigneur de l'Univers, l'Alpha et
l'Oméga de toute la Création (cf. Ap. 21, 6), celui qui
doit donner à toute chose sa plénitude !
Célébrons
donc dans la joie et l'action de grâce cette fête du
Très Saint Sacrement ! Recevons le Corps du Christ avec une
grande foi, et un amour sincère : que la Très Sainte
Vierge Marie nous aide à accomplir un acte si profond et si
magnifique !
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